Le cancer du rein

image cancer du rein

DĂ©finition

Le cancer du rein est une tumeur maligne apparaissant dans le rein. Il est Ă  distinguer des tumeurs des voies urinaires supĂ©rieures, qui se dĂ©veloppent dans les cavitĂ©s excrĂ©trices urinaires Ă  l’intĂ©rieur du rein (calices, bassinet).

Image de cancer du rein

Cancer du rein (cliquer pour agrandir)

Le cancer du rein est relativement rare par rapport Ă  d’autres cancers, mais sa gravitĂ© et son dĂ©veloppement parfois totalement silencieux nĂ©cessitent un diagnostic et un traitement prĂ©coces.

Epidémiologie

Le cancer du rein reprĂ©sente 3% de l’ensemble des cancers en France, avec 11573 nouveaux cas dĂ©clarĂ©s en France en 2012. Le cancer du rein est Ă  l’origine de près de 4000 dĂ©cès par an en France en 2012.

Certains facteur de risques on été identifiés : obésité, hypertension artérielle principalement.

Il existe des formes familiales, souvent associĂ©es Ă  d’autres anomalies ne touchant pas les reins. Il s’agit de maladies gĂ©nĂ©tiques, la plus connue est la maladie de Von Hippel Lindau, oĂą le risque de dĂ©velopper un cancer du rein est fortement augmentĂ©. Une consultation d’oncogĂ©nĂ©tique est habituellement demandĂ©e dans ces formes.

Types de cancers du rein

Il existe plusieurs types de cancers du rein, mais le plus fréquent (environ 75% des cas) est le carcinome à cellules claires. Ensuite, par ordre de fréquence, on trouve le carcinome tubulo-papillaire, pour environ 10 pour cent des cas. Les autres formes sont plus rares et non évoquées ici.

Le cancer du rein n’est pas la seule lĂ©sion non kystique du rein. Il doit ĂŞtre distinguĂ© de :

  • l’oncocytome, tumeur dite Ă  malignitĂ© rĂ©duite, n’Ă©voluant le plus souvent pas vers une maladie agressive et pour lequel il est frĂ©quemment proposĂ© une surveillance par imagerie. Cependant, un diagnostic de certitude n’est pas toujours possible avant une intervention.
  • l‘angio-myo-lipome, tumeur bĂ©nigne parfois responsable de saignements.

Le diagnostic du cancer du rein

Le plus souvent actuellement, le cancer du rein est dĂ©couvert fortuitement Ă  l’occasion d’une Ă©chographie ou d’un scanner de l’abdomen, pratiquĂ© pour une autre raison (troubles digestifs, douleurs abdominales, etc.).

Les symptômes classiques du cancer du rein sont actuellement beaucoup plus rares en raison du diagnostic précoce évoqué ci-dessus.

Il peut cependant s’agir :

  • d’une hĂ©maturie : prĂ©sence de sang dans les urines,
  • d’une fièvre inexpliquĂ©e, parfois avec perte de poids, parfois associĂ©e Ă  une masse palpable de la rĂ©gion lombaire ou un varicocèle d’apparition rĂ©cente (dilatation des veines du testicule),
  • d’une mĂ©tastase rĂ©vĂ©latrice du cancer, qui dans le cas du cancer du rein est le plus souvent dans le poumon ou dans un os.

Certains examens biologiques peuvent ĂŞtre perturbĂ©s (anĂ©mie, augmentation de la vitesse de sĂ©dimentation) , mais il n’existe pas de marqueurs sanguin du cancer du rein, Ă  la diffĂ©rence du cancer de la prostate, par exemple.

Dans tous les cas, une prise de sang Ă©valuant la fonction rĂ©nale (crĂ©atininĂ©mie avec calcul de la clairance MDRD ou CKD-EPI) est demandĂ©e afin d’Ă©valuer les consĂ©quences possibles d’une ablation totale du rein atteint, si une chirurgie partielle n’est pas envisagĂ©e.

L’Ă©chographie rĂ©nale

Elle permet de suspecter une tumeur du rein, qui est en général facilement distinguable des kystes simples, qui sont des lésions bénignes et très fréquentes.

Le scanner rénal ou uroscanner

C’est l’examen de choix, qui permet de parfaitement identifier la tumeur rĂ©nale, son extension Ă©ventuelle dans le rein, les cavitĂ©s urinaires ou les structures alentour.

cancer-du-rein-scanner

Cancer du rein droit vu au scanner

Dans certains cas de tumeurs atypiques, une IRM rénale peut être pratiquée en complément, afin de préciser la nature tissulaire de la lésion ou pour préciser une atteinte vasculaire.

Les kystes des reins sont parfois atypiques et peuvent prĂ©senter des aspects suspects, dĂ©crits dans la classification dite de Bosniak. Les kystes Bosniak 1 ou 2 sont considĂ©rĂ©s comme bĂ©nins et les kystes Bosniak 3 et encore plus les Bosniak 4 sont suspects et nĂ©cessitent souvent une intervention chirurgicale ou une biopsie rĂ©nale Ă  la recherche d’un cancer.

La biopsie rénale

Elle n’est proposĂ©e que dans certains cas particuliers : haut risque chirurgical, aspect inhabituel ou possiblement bĂ©nin au scanner, tumeur sur rein unique, par exemple.

Le bilan d’extension

Comme tout cancer, il est nĂ©cessaire d’Ă©valuer l’Ă©tendue de la maladie et son extension Ă©ventuelle en dehors de l’organe de dĂ©part (le rein).

L’uroscanner permet une bonne Ă©valuation locale et rĂ©gionale (autour du rein). Il nĂ©cessite d’ĂŞtre complĂ©tĂ© par un scanner thoracique, Ă  la recherche de mĂ©tastases pulmonaires.

Dans certains cas, une scintigraphie osseuse est demandée afin de préciser une éventuelle anomalie du squelette associée (métastase osseuse).

A l’issue du bilan d’extension, il est possible de classer la maladie selon son stade, en utilisant la classification TNM, qui en anglais signifie Tumor (Tumeur), Node (ganglion), Metastasis (mĂ©tastase).

Le traitement

La décision de traitement

A l’issue du bilan d’extension, la dĂ©cision de traiter est initiĂ©e par le mĂ©decin qui prend en charge le patient (en gĂ©nĂ©ral un urologue) et est ensuite validĂ©e Ă  l’issue d’une RĂ©union de Concertation Pluri-disciplinnaire (RCP).

La surveillance

La surveillance est admise pour les petites tumeurs ( < 4 cm) du rein chez les sujets âgĂ©s (> 80 ans) avec des co-morbiditĂ©s, car le rapport bĂ©nĂ©fice/risque de la chirurgie n’est pas formellement dĂ©montrĂ© dans ces situations.

La chirurgie

La chirurgie des cancers du rein est le traitement de 1ère intention. L’ablation d’une partie ou de la totalitĂ© du rein permet d’enlever la tumeur mais Ă©galement de l’analyser ce qui va permettre d’avoir des renseignements prĂ©cis sur le type de tumeur et son extension.

Les interventions rĂ©alisĂ©es sont la nĂ©phrectomie totale Ă©largie et la nĂ©phrectomie partielle, qui sont dĂ©crites dans les actes pratiquĂ©s sur les reins. En cas de tumeur infĂ©rieure Ă  4 centimètres, une nĂ©phrectomie partielle doit toujours ĂŞtre proposĂ©e en premier. Elle n’est malheureusement pas toujours techniquement rĂ©alisable.

La chirurgie du cancer du rein a bĂ©nĂ©ficiĂ© des progrès de la technique chirurgicale au cours des vingt dernières annĂ©es et en particulier de la cĹ“lioscopie, qui permet de diminuer la taille des cicatrices, les douleurs post-opĂ©ratoires et les dĂ©lais de rĂ©cupĂ©ration après l’intervention.

Les traitements adjuvants

En cas de mĂ©tastases, qu’elles soient dĂ©tectĂ©es au moment du diagnostic du cancer du rein ou plus tard, des traitement appelĂ©s « thĂ©rapies ciblĂ©es » sont proposĂ©s. Ces traitements, dits « anti-angiogĂ©niques » sont souvent assimilĂ©s Ă  la chimiothĂ©rapie mais ils ont des modes d’action diffĂ©rents de la chimiothĂ©rapie traditionnelle. Leur efficacitĂ© est significative et ils ont  contribuĂ© Ă  l’amĂ©lioration du pronostic des cancers du rein avec mĂ©tastases.

 

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Page mise à jour le 11 novembre 2021

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