Colique néphrétique

douleur colique néphrétique

Définition

La crise de colique néphrétique est une douleur aiguë violente provoquée par la mise en tension de l’uretère (le canal qui relie le rein à la vessie) par un obstacle. Cet obstacle est le plus souvent un calcul ou caillou, amas de cristaux formé de le rein. Ce calcul se déplace et descend dans l’uretère en provoquant son obstruction.

Description de la crise de colique néphrétique

La colique néphrétique est une douleur qui survient en général rapidement, pour devenir, dans les formes typiques, très vite insupportable. La douleur siège dans la région lombaire, elle irradie vers le bas, contournant le flanc, et descend souvent en direction des organes génitaux, aussi bien chez l’homme que chez la femme. Parfois, la douleur est surtout présente dans le flanc ou la partie latérale de l’abdomen, sans véritablement toucher la région lombaire. Habituellement, la douleur n’est soulagée par aucune position.

Ainsi, les personnes en crise de colique néphrétique sont souvent agitées, ne tiennent pas en place car elles cherchent, sans la trouver, une position antalgique. C’est pour cette raison que la colique néphrétique est souvent appelée « colique frénétique ».

De plus, à cette douleur vive viennent souvent s’ajouter :

  • Des signes digestifs : nausées, vomissements, ballonnement abdominal ;
  • Des signes urinaires : envies fréquentes d’uriner, présence de sang dans les urines (hématurie).

Mécanisme de la colique néphrétique

schéma mécanisme colique néphrétique

Mécanisme de la colique néphrétique

La majorité des crises de coliques néphrétiques sont provoquées par des calculs. En effet, ces pierres se forment dans les reins, où elles peuvent rester pendant longtemps (des mois voire des années). Ainsi, c’est souvent à l’occasion d’un effort physique ou d’un voyage en train ou en voiture (vibrations), que les calculs peuvent descendre dans l’uretère. Ensuite ils se bloquent dans le canal en empêchant l’écoulement normal de l’urine. En conséquence, il se produit une augmentation de pression dans l’uretère, ce qui provoque la douleur. Les calculs peuvent se bloquer à tous les niveaux de l’uretère, ce dernier comportant plusieurs zones où son calibre est plus ou moins étroit.

Que faire en cas de colique néphrétique ?

Boire ou ne pas boire ?

  • Pendant la crise, contrairement à certaines idées reçues, il faut s’abstenir de boire. En effet, si on boit plus, le rein va fabriquer plus d’urine et tant que l’uretère est bloqué, cet afflux supplémentaire d’urine va accentuer encore plus la douleur ;
  • Lorsque la crise est passée, il est recommandé de boire beaucoup d’eau afin de favoriser l’élimination du calcul. Mais si une nouvelle crise survient, il faut alors s’arrêter de boire tant que la nouvelle crise n’est pas passée.

Consulter en urgence

La consultation médicale permet d’établir le diagnostic, de recherche la cause de la crise et de la traiter.

La colique néphrétique peut être rapidement soulagée et dans les cas non sévères, elle ne nécessite pas forcément une hospitalisation. En effet, le soulagement est rapidement obtenu par une injection intra-veineuse ou intra-musculaire d’anti-inflammatoire non stéroïdien (sauf en cas de contre-indication) et/ou de paracétamol. Cependant, en cas de douleur ne cédant pas suffisamment avec ces traitements précédent, il est courant de recourir à la morphine. Les anti-spasmodiques comme le phoroglucinol (Spasfon®) n’ont pas fait preuve d’une efficacité suffisante et ne sont plus indiqués dans les protocoles modernes de traitement.

Après la crise, il est fréquent de prescrire un traitement par la bouche, afin de calmer d’éventuelles crises ultérieures.

Quand le calcul est petit (moins de 5 mm), les chances qu’il s’élimine spontanément sont grandes (de l’ordre de 90%), mais dans un délai variable, pouvant aller jusqu’à un mois voire plus.

Quand opère-t-on une colique néphrétique ?

Une intervention chirurgicale est indiquée en urgence dans les cas suivants :

  • Crise non calmée par les traitements médicaux : c’est la crise dite « hyperalgique » ;
  • Crise survenant sur un rein unique ;
  • Crise s’accompagnant d’une infection urinaire avec urine infectée bloquée par le calcul. Cette situation se manifeste habituellement, en plus des douleurs, par de la fièvre et des frissons et nécessite une prise en charge rapide en milieu urologique.

En dehors de l’urgence, une intervention peut être indiquée si le calcul est gros (supérieur à 5 mm) ou si, malgré une petite taille, il ne s’élimine pas dans un délai raisonnable.

Quelle type d’intervention pratique-t-on ?

  • Dans le cadre de l’urgence : il faut drainer la voie urinaire et cela se fait habituellement par la montée, par voie endoscopique (c-a-d par les voies naturelles) d’une sonde dite « double J ». Cette sonde permet de lever l’obstacle et permet à l’urine sous pression de s’écouler. Dans certains cas, il n’est pas possible de monter la sonde parce que la calcul est trop obstructif et il est alors posé une néphrostomie, c-a-d’un petit drain planté à travers la peau directement dans le rein. D’autre part, si une infection du rein est présente, le drainage chirurgical est complété par un traitement antibiotique puissant ;
  • En dehors de l’urgence : selon l’emplacement du calcul, il est proposé soit de le détruire par des ondes de choc, c’est la lithotritie extra-corporelle, soit d’aller le chercher, c’est l’urétéroscopie. Dans certains cas, le calcul est enclavé tout en bas de l’uretère et une petite incision endoscopique de l’abouchement de l’uretère dans la vessie permet d’évacuer le calcul.

Plus de détails sur la page consacrée aux interventions sur les reins et les voies urinaires supérieures.

Et après la crise ?

L’élimination spontanée est fréquente

Lorsque la crise de colique néphrétique est passée et qu’un calcul de moins de 6 mm en est la cause, l’élimination spontanée (c-a-d sans intervention chirurgicale) du calcul est la règle dans plus de 70% des cas.

L’analyse des calculs

Quand cela est possible, la calcul ou ses fragments sont analysés et cette analyse, couplée à un éventuel bilan métabolique, permet de prodiguer des conseils diététiques visant à réduite le risque de récidive des calculs.

Les mesures diététiques

La mesure de prévention la plus simple et la plus efficace, celle qui est largement recommandée, est l’augmentation de la quantité d’eau bue chaque jour, afin d’atteindre au minimum 2 litres d’eau par 24 h.

Dans certains cas, il peut être nécessaire de corriger des erreurs de régime. La fiche d’information de l’AFU sur les règles diététiques et les calculs urinaires est une aide utile.

 

 

Suivez-nous sur Facebook

Suivez-nous sur Twitter

Page mise à jour le 12 novembre 2021

Pin It on Pinterest

Partager